Page 40 - MOKAZINE_3_FR
P. 40

 38
MOKAZINE / NO 3 / 2021
Samuel de Gersigny : Notre marqueur, c’est le mixed-use, l’objectif est de brasser le plus large possible. En toile de fond il y a l’idée de réduire les distances domicile-travail. Où travaillent la majorité des Mauriciens ? À Port-Louis et Ébène. Où vivent- ils ? Dans les Plaines Wilhems. Les déplacements s’articulent autour d’un axe unique, l’autoroute M1, qui est saturée de va-et-vient. D’où la pertinence d’un centre urbain mixed-use, avec des logements, des bureaux, des commerces, des infrastructures de santé, d’éducation, de sport. La mixité est un premier atout, mais il y a aussi l’emplacement, tout proche des autres centres urbains et doublement connecté aux autoroutes M1 et M3.
Vous prônez l’avènement d’une « ville vibrante ». Qu’entendez-vous par là ?
Gabrielle Brun : C’est une ville où il fait bon vivre ensemble. Une ville animée, et cela peut vouloir dire plein de choses. Pour certains, c’est sortir boire un verre à sa terrasse préférée. Pour d’autres, voir une exposition ou un concert. Pour d’autres encore, faire du shopping, se ressourcer dans un parc ou tout simplement s’installer sur un banc et profiter de l’animation. La ville vibrante, c’est des rues habitées. C’est une question d’aménagement :
s’il est favorable aux piétons, la ville est plus animée et cela pousse les gens à sortir.
Samuel de Gersigny : Oui, ce sont ses usagers qui font la ville. Telfair sera le quartier le plus dense de la Smart City et le plus vibrant. Une attention particulière sera portée à l’animation urbaine.
Gabrielle Brun : L’espace public, c’est une architecture comme une autre, mais sans toiture, une pièce urbaine. Si les pièces sont vides, on s’ennuie. Si on les aménage, il s’y passe plein de choses.
Côté architectural, à quoi s’attendre ?
Gabrielle Brun : Une particularité forte sera de créer des architectures qui interagissent avec l’espace public, qui participent à sa formalisation, avec des rez-de-chaussée ouverts sur la rue pour favoriser l’esprit de communauté. Un gros travail a été fait sur le confort urbain. Pas pour « faire moderne » mais réellement pour contribuer au bien-être des gens. Avec des aménagements qui font que l’on se sent bien : des rues piétonnes, des espaces ombragés, des bancs accueillants, des lumières douces. L’objectif est de créer un quartier agréable, convivial. Un lieu où l’on a envie de passer du temps.
Samuel de Gersigny : Cela renvoie à la notion d’usager de la ville. L’habitant, oui, mais pas seulement. L’usager, c’est aussi la personne de passage : celle qui vient travailler, faire ses courses ou sortir. On peut vivre la
ville sans y habiter, c’est très important. Cela veut dire qu’elle appartient à tous les Mauriciens et à toute l’île Maurice.
grand angle






















































































   38   39   40   41   42