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MOKAZINE / NO 3 / 2021
C’est tout le talent
de Gilbert Rochecouste.
Le placemaker de Telfair, c’est lui. Référence mondiale du domaine, ce Mauricien installé de longue date en Australie présente une carte de visite impressionnante.
À son actif, plus de deux mille sites placemakés, de Dubaï à Melbourne. Des lieux créateurs de liens, ouverts, durables et stimulant l’économie locale.
Son mantra : « Imaginons des villes agréables à vivre ». C’est-à-dire, plus participatives, centrées sur l’humain et les communautés qui y vivent. « Construire une
ville, explique-t-il, ce n’est pas seulement construire des infrastructures et des bâtiments. C’est construire une ambiance urbaine. » Et donc, des espaces,
des expériences et des opportunités d’interactions.
Des exemples ? Une place, un parc, une rue, un marché, un café, un arrêt de bus... But recherché : en faire des lieux qui profitent à tous et qui responsabilise chacun. Ce que le placemaker nomme
« community gluepoint ». « Il s’agit de créer l’étincelle qui donne vie au lieu. »
À Telfair, elle tient en
cinq mots : « Célébrer le
mélange des cultures ». Autrement dit, capitaliser sur l’ADN du quartier.
Originalité de la
démarche, « c’est une co-construction. On part
du vécu et des besoins
des usagers ». C’est
même la clé de voûte du placemaking : l’implication des citoyens. Parce que
« les lieux aimés réussissent mieux. Et quels meilleurs acteurs pour animer un quartier que ceux qui y vivent et y travaillent ? ».
Né à Maurice, Gilbert Rochecouste a grandi dans la banlieue de Melbourne (Australie). Après une expérience à Minneapolis (États-Unis), où il travaille pour le plus grand mall d'Amérique du Nord, il rentre à Melbourne pour fonder Village Well, un cabinet de conseil en placemaking. Trente ans plus tard, c’est l’un des plus réputés du pays.
grand angle
Le « placemaking » ou comment créer des lieux qui font lien
L’art de créer des destinations où il fait bon vivre, connectées à leur territoire, où chacun se sent bien et a envie de rester : voici le « placemaking » ! Ce terme anglais, que l’on pourrait traduire par « création d’espace », consiste à améliorer la qualité de vie des
habitants en imaginant, avec et pour eux, des lieux de sociabilité.