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X Avant, le facteur remettait chaque jour les ballots de lettres aux receveurs d’autobus pour Rose Hill ou Flacq et prenait ceux destinés à Moka. À l’époque, on passait par les flancs de la Montagne Ory pour se rendre dans la capitale. La route était bordée de flamboyants.
Moka était un village très campagnard, avec des vaches, des canards, des poules et des cabris. Les marchands circulaient à bicyclette ou à pied. Monaf, le charbonnier, poussait une charrette à bras. Les femmes se donnaient rendez-vous à la
rivière pour échanger sur tout ce qui se passait. La rivière, c’était le Facebook de l’époque !
Les trains de passagers et de marchandises passaient derrière ma maison. Je me souviens encore de l’odeur de la mélasse transportée par les trains citernes... On allait chercher de l’eau à la fontaine publique dans la cour de M. Parsad. Tout le monde n’avait pas l’électricité et la radio. Pour se distraire, certains se rendaient à Rose Hill les samedis pour écouter la radio (la MBS) dans les
« hôtels de thé ». P
Moka
découverte
Alain Précieux, 70 ans
« La rivière, c’était le Facebook de l’époque ! »
anciens
raconté par les
Alain, Dorothy, Edley et Denyse nous ramènent, le temps d’un témoignage, dans le Moka d’antan. Ces résidents qui y vivent depuis plusieurs décennies déjà nous content leurs souvenirs les plus marquants, avec un brin de nostalgie.
Edley Hippolyte, 65 ans
« J’allais voir des films pour 25 sous »
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X Avant 1976 là où je vivais, uniquement trois familles avaient scolarisé leurs enfants. Les deux seuls collèges du village
– Nelson et Balliol – étaient payants. Les autres devenaient artisans, laboureurs, éleveurs ou travaillaient à l’usine. J’aimais aller de temps en temps à l’Usine Mon Désert Alma, avec les copains. On y regardait les machines et on mangeait de la canne à sucre. Il y avait une entraide et une amitié extraordinaire entre les jeunes.
Vers 1980, il y avait deux salles de cinéma, Naz et Popular. J’y allais voir des films pour seulement 25 sous. Avec l’introduction de la zone franche, l’une d’elles a été reconvertie en usine. L’autre fait maintenant office d’Église chrétienne. P
66 MOKAZINE / NO. 2 / 2020
