Page 39 - MOKA
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   district council
   Le président
du Conseil de district de Moka revient sur le
rôle de cette institution envers la communauté, partageant ses réalisations et sa vision.
Quelle est votre vision des responsabilités du Conseil de district envers les habitants de la région ?
Il est vrai que le maintien de
la propreté et le ramassage d’ordures ménagères est
notre obligation sous le Local Government Act, mais notre devoir envers les habitants ne s’arrête pas là. Nous pensons qu’il nous incombe aussi de donner l’exemple et de motiver les habitants du district de Moka à garder leur environnement propre. Nous avons pris quelques initiatives, la première étant
le « Bulky Waste Program ». Cette opération, qui se déroule une à deux fois par an, facilite la tâche de se débarrasser
des grosses ordures, surtout en fin d’année (la période de grand nettoyage phare dans les mœurs mauriciennes).
Pour faire rayonner notre région et donner l’exemple, nous ramassons également tous les mois près de 50 000 unités de détritus sur les routes de Moka. C’est une façon
pour nous d’aider la Road Development Authority (RDA) à
qui incombe normalement cette responsabilité. Nous faisons
ceci en espérant que ces routes propres inspirent leurs usagers à les maintenir ainsi.
Qu’en est-il de vos ressources, humaines, matérielles et logistiques ?
Nous disposons d’environ
105 éboueurs ainsi que
12 camions équipés pour être géo-localisés pour desservir tout le district. Bien que petite, c’est une équipe efficace, d’autant plus que nous disposons d’une technologie de pointe pour optimiser notre temps. Nous avons dernièrement investi dans le SIG (un outil de cartographie qui traite des données en temps réel). Concrètement, il référence l’ensemble des routes et des terrains tout en permettant de suivre les interventions.
Quelles autres entités
vous aident dans votre fonctionnement ?
En sus des autorités secondaires, comme la RDA, il y a le
« 3C Committee » (Cleanup Coordination Committee), mis en place par le Premier ministre. Avec à son actif l’opération
« Mega Clean Up » de juin dernier, le comité a évolué en
se décentralisant. Le fait qu’il opère au niveau régional le rendra plus prompt et efficace.
Que pensez-vous du
tri sélectif ?
C’est une nécessité. À notre niveau, nous appliquons déjà
la mesure du gouvernement central de traiter les ordures électroniques séparément du reste. Celles-ci sont gérées par un sous-traitant spécialisé.
Toutefois, il est pour l’heure impossible de pousser le tri sélectif plus loin car c’est un exercice qui commence au niveau individuel... Et il n’y a qu’à travers une loi que nous pourrions vraiment progresser en ce sens, pour donner cette habitude à la population. Ce serait un pas de géant qui permettrait de réduire le taux de remplissage de Mare Chicose, mais la question est : le public est-il prêt pour cela ?
Il y a une grande part d’éducation à dispenser dans cette optique. C’est pour cela que nous soutenons le projet de la Smart City qui va amener de nouvelles habitudes (comme
le tri sélectif), en espérant qu’elle fasse des émules et que les habitants deviennent des éco- citoyens.
Quel est, selon vous, le plus grand problème de la région ? Nous avons dénombré
2 000 terrains vagues, dont
près de 1 600 n’ont pas de propriétaires connus malgré des recherches assidues. Comme
un de nos devoirs est de faire appliquer la loi, cela pose un problème majeur car cela nous empêche parfois de les rappeler à leur obligation ou de leur imposer une amende. P
Interview :
Sudhirchandra Soonarane
Le Conseil de district de Moka met le cap sur l’environnement
 2019/ NO. 1 /MOKAZINE 39
 



























































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